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  • revue de presse

    Petite revue de presse à l'occasion du 6e dan : merci aux journalistes Mr MORINEAU et Mr CHARLIER qui sont venus assister au Noël à Lieurey et ont ensuite relayé l'information !

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    et les deux (seuls) courriers de félicitations reçus émanant de  la ligue de normandie  et de  Mr Robert MARIE, fidèle "supporter" du club depuis de nombreuses années !

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  • démonstration des PIETRI père et fils !

    • Le 22/01/2014

    Belle idée que de proposer au père (champion d'europe en 1986) et au fils (champion du monde en 2013) de faire une démonstration à l'occasion des voeux de la fédération française (KAGAMI BIRAKI) ce 18 janvier 2014 : 

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  • maître SHOZO AWAZU

    • Le 21/01/2014
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    Né le 18 avril 1923 à Kyoto, Maître Shozo Awazu atteint le grade de 6ème Dan de judo à l’âge de 26 ans. Il arrive en  France en 1950 pour assister Maitre Mikinosuke Kawaishi. Awazu est expert en ne-wasa (judo au sol) et il est à l’origine d’un judo beaucoup plus sportif. Discret et disponible, il participe depuis plus de cinquante ans au développement du judo français. Certains disent de lui qu’il en est l’âme…
     
    A 10 ans, Shozo Awazu est un enfant plutôt costaud pour son âge. Son père décide qu’il fera du judo. Après s’être entretenu avec le professeur du lycée, il obtient l’autorisation pour son fils de participer aux cours. A cette époque ce lycée à le titre de champion du Japon. Awazu commence donc son apprentissage du judo avec des camarades plus vieux et plus fort que lui. L’échec n’est pas admis et les professeurs n’hésitent pas à frapper les élèves. Mais poussé par un père strict, Awazu s’entraîne tous les après midi et ne se décourage pas. A 13 ans, il est ceinture noire et à l’âge de 15 ans, il obtient le titre de champion du Japon par équipe puis réitère cet exploit l’année suivante.
     
    L’année de ses 18 ans, le Japon rentre en guerre contre les alliés. A 21 ans, il est enrôlé dans une section spéciale de l’armée de terre. C’est une période de sa vie très difficile.
    Après la guerre, les américains, qui occupent le Japon, interdisent la pratique des arts martiaux. Awazu reprend ses études dans une école privée et s’entraine discrètement, parfois dans des dojos de police.
    En 1948, le judo est à nouveau autorisé et on organise des championnats nationaux.
    A cette époque il n’y a que les 16 meilleurs judokas du pays toutes catégories confondues qui peuvent y participer. Awazu en fait partie. Il est battu sur décision par Ito Tokaji, un professeur de la police d’Osaka. L’année suivante, il perd encore sur décision contre Toshio Yamagachi un ancien champion de l’université de Waseda qui s’apprête à devenir catcheur professionnel.
     
    Entre temps, Awazu fait la rencontre qui change sa vie, celle de Maître Mikinosuke Kawaishi qui n’est autre que le professeur qui à lancé le judo en France. Elle se fait par l’intermédiaire de monsieur Kuribara, un professeur de Kyoto qui connaît très bien le judo D’Awazu. A cette époque Kawaishi à déjà passé 6 ans en France à développer le judo, il est directeur technique du J.J.C.F (le Jiu-Jitsu Club de France), mais contraint par la guerre, il est provisoirement de retour au Japon. Il repart pour la France en décembre 1948 et requière la présence d’Awazu comme assistant.
     
    Awazu part pour la France un an et demi plus tard, le temps pour lui de récupérer son visa. Son voyage en bateau dure 28 jours, heureusement il est muni d’un permis spécial qui lui donne le droit de quitter la classe économique pour faire un peu de footing sur le pont. Il débarque à Marseille en juillet 1950.
     
    Quelques heures plus tard, fatigué de son voyage, il est invité à rencontrer une ligne de quinze judokas de la région. Il accepte le défi. Ce n’est que le douzième judoka, monsieur Oudart de Toulon, qui réussie à le faire chuter sur hiza-guruma. Ce judoka avait fini 3ème des championnats de France toutes catégories et il est aujourd’hui 7ème Dan de judo. Ce fut la première leçon française d ‘Awazu : « Il faut se préparer sérieusement ou alors refuser de faire ».
     
    Par la suite, il monte sur Paris s’occuper du Judo Club de France. Assisté par Jean Gaihlat, il partage sa connaissance du judo avec les judokas de l’époque, les Cauquil, Levannier, Pelletier…
    Cette période est difficile, car il ne gagne pas d’argent. Il est obligé de donner des cours particulier pour vivre. La fédération n’est qu’une chambre dans un foyer avec une dame qui s’occupe des 3000 licences du judo français.
     
    Puis maître Kawaishi organise des démonstrations dans toute la France. Le 21 octobre 1950, un gala, en l’honneur d’Awazu se tient à Paris au célèbre Vel’ Div’. Le lieu est plein à craquer, c’est la consécration pour Awazu et un immense succès pour le judo français. Opposé à 10 des meilleurs français de l’époque, il bat successivement Levanier, Martel, Belaud, Verrier, Roussel, Cauquil, Pelletier, Laglaine, Zin et concède le nul devant le dernier de la ligne, De Herdt, qui à tout fait pour ne pas perdre. Diverses démonstrations enthousiasment le public et dès le lendemain de nouveaux élèves apparaissent dans les clubs.
     
    Dès lors, Shozo Awazu devient l’assistant à temps complet de maître Kawaishi au Judo Club de France ainsi qu’à la direction technique du judo français.
     
    En 1951, Maître Abe arrive en France. Expert du kodokan, il est invité par un club toulousain. Cela crée un grand mouvement dans le judo français. D’un côté, ceux qui préfèrent l’apprentissage traditionnel de maître Kawaishi, de l’autre, ceux qui sont impressionné par les démonstrations plus mobiles de maître Abe. Awazu dit de cette période : « Beaucoup de choses ont été dites, et faites à cause de cela, mais tout cela n’était que du judo ! Monsieur Kawaishi et monsieur Abe défendaient la même chose ».
     

    A cette époque, Awazu a prévu de rester en France seulement une année, mais il est tellement sollicité qu’il n’arrive pas à repartir au Japon. Il s’est pourtant marié en février 1949 et cela fait 2 ans qu’il n’a pas vu sa femme. Elle finit par le rejoindre en janvier 1953. Ils ont un fils puis trois petits enfants.

    « Ma vie peut se résumer à : transpirer le jour et bien dormir la nuit. C’était une vie de judo et pour moi c’était bien. Jusqu’à aujourd’hui je suis content de ma vie ».

    Source : Judo Magazine n°21 avril-mai 2004

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  • KAGAMI BIRAKI 2014 à PARIS

    Une cérémonie prestigieuse que j'ai "goûté" avec beaucoup de plaisir à défaut d'émotion ... Ma petite larme, je l'avais versée à Lieurey parmi les miens, 

    cette fois c'était très fort, mais en même temps au milieu de tant d'inconnus ...

    Ravi de les cotoyer pour une journée, de retrouver des copains de stage

    de voir de près des monstres sacrés du judo national (Rouge, Canu, Restoux, Bourras, Traineau, Rey, Alexandre et autres)

    et bien sûr de recevoir MA CEINTURE !

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    Bestof

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  • Nöel en ROUGE et BLANC à LIEUREY


    Cette fois je n'atterris pas , je suis encore sur mon nuage, bon c'est vrai aussi encore sur mon ordinateur, mais les photos sont tellement super que je suis obligé ...
    Cette soirée restera marquée je pense dans toutes nos têtes et celles de bien d'autres, c'était effectivement important d'y mêler un maximum de monde du club, non pas pour ma "gloriole" mais pour donner envie et raviver des souvenirs pour les plus anciens ; tout était parfait du Père Nöel (je n'avais pas reconnu le futur maire de Lieurey, le déguisement était parfait, jusqu'au salut digne d'un 1er dan) au bizutage juste ce qu'il faut d'impertinent (mais là encore Guillaume est un maître) avec les guirlandes et la rubalise, et qui a permis de montrer qu'au delà du prestige il y a le JUDO et cette ambiance club qui nous tient à cœur depuis toujours, héritée pour ma part de ma jeunesse à Maromme.
    Que dire encore, les cadeaux sont superbes, la délicate attention à l'égard de Pascale et des enfants, le discours du président plein de malice, les confiseries signées Minnie (c'est vrai que c'est plus facile à offrir qu'une glace, mais elles ne passeront pas l'hiver, c'est certain) et toutes ces attentions des adultes comme des enfants ...
    Je vous le dis, je plane encore, j'ai à peine eu le temps d'ouvrir mes autres cadeaux, enfin oui, le samouraï japonais trône dans le séjour sur la cheminée, et j'ai parcouru la box (le survol des falaises d'Etretat en ULM me tente bien, mais on va attendre un peu quand même) le stylo est magnifique, et j'ai bien plié la ceinture d'Yves dans mon sac (ça fait quand même très bizarre de la découvrir près de mon kimono quand je l'ouvre)
    Le cliché joint a été réalisé par le journaliste du Pays d'Auge, il est génial car associe les couleurs à la démonstration, là encore, merci Francis pour les jeux de lumière et Xavier pour les réglages.
    En ce qui concerne le buffet, je peux pas dire grand chose, quand j'ai réussi à accéder à la table, il ne restait plus rien (merci Céline pour m'avoir mis une assiette de côté) mais de toutes façons, le vendredi soir, je ne mange jamais après le judo !
    J'attends avec impatience les photos et vidéos de Romain pour faire un petit montage souvenir de ces 5h de liesse à lieurey ...
     Gil

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  • mémoire

    Voici le "mémoire" qu'il a fallu rédiger et envoyer un mois et demi avant le passage, véritable recueil de mon parcours de judoka et présentation de la prestation :

    il fait 45 pages, bon courage !!

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    memoire3emepartie.pdf memoire3emepartie.pdf

    2 anecdotes en prime :

    - lors du stage cet été à BOULOURIS, Mr LEBERRE nous a scotché avec une anecdote concernant un combat qu'il avait perdu contre M. ALGISI (8e dan, responsable national des katas) alors qu'il était favori (plus aguerris, plus lourd) ; lui l'expert national des BALAYAGES aujourd'hui 9e dan avait subi un ippon sur un balayage ... Belle lecçon d'humilité pour cette figure du judo national, qui a préféré nous citer un combat perdu que l'une de ses victoires !

    - lors du verdict de l'examen dimanche 17/11, je lui ai rappelé cette anecdote, en y ajoutant une autre, personnelle : j'ai souvent eu l'occasion de gagner des combats par balayages, un peu partout en normandie, et même à l'inj (en vétérans) ; mais j'en ai subi un qui reste marqué car c'était sur la même opportunité que celle que j'ai présenté dans cette prestation, et cà s'est passé précisément à l'inj sur le même tapis (n°1) que lors de l'examen ... Un bon souvenir (la seule fois ou j'ai perdu avec le sourire) tant j'ai "reconnu" "ma technique", mais hélas un peu tard ...

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  • PRESTATION 6e DAN

    14 mois de préparation, 40 ans de Judo, 30 ans de ceinture noire, 25 ans d'enseignement ... Le résultat ci dessous comme un aboutissement : reçu à l'examen du 6e dan avec la mention "très bien" (4 avis Excellent sur 5 jury) ; un examen couperet puisque nous avons été 25 candidats à être admis sur les 58 inscrits. 


    DEBRIEFING du SIXIEME DAN 

     

             Je vous propose un petit bilan « à chaud » de mon parcours jusqu’au 17/11/2013, histoire de faire partager cette longue et passionnante expérience collective de JUDO : le 6e dan c’est avant tout 30’ de présentation de SON JUDO (+10’ d’entretien) devant un jury composé de 5 experts nationaux hauts gradés.

             En préambule, il me paraît important de préciser que le 6e dan est AUSSI un grade qui englobe un ensemble de paramètres : il faut être judoka bien sûr, avoir une bonne « forme de corps » de préférence,  mais aussi enseignant et investi dans le monde du judo au-delà de son simple club.

    A titre personnel je n’ai jamais été un champion même si je suis satisfait des longues années de compétition qui m’ont amenées à rencontrer de nombreux adversaires avec lesquels j’ai grandi et tissé des liens amicaux ; certains d’entre eux m’ont durant ces années largement dominé et étaient assurément de bien meilleurs compétiteurs que moi ; être aujourd’hui plus gradé qu’eux ne me pose pas de problème, je ne me sens ni meilleur ni moins méritant qu’eux. J’ai choisi de me présenter à l’examen, c’est un choix courageux et risqué tant il implique d’investissement dans la préparation ;  je ne l’ai pas fait pour être meilleur que les autres, juste pour donner le meilleur de moi-même : et à ce titre la réussite du 17 novembre me rend très fier de nous (j’associe mes 5 uke avec lesquels nous avons travaillé durant 14 mois)

             Ce grade vient sanctionner 40 ans de judo, dont 25 ans d’enseignement actif (je suis l’unique professeur  du Judo Club de Lieurey que j’ai amené de 34 licenciés en 1991 à 158 l’an dernier) mais aussi 15 ans au sein de la commission sportive de l’Eure dont je suis responsable depuis 2 ans, sans oublier mon investissement au niveau de l’arbitrage régional, et différentes missions afférentes (membres de jury d’examen, tutorat, formateur, culture judo, unss etc.) :  un engagement qui dépasse largement mon vécu initial de compétiteur de niveau national, un CHOIX de VIE bien souvent au détriment de ma famille que ce grade prestigieux vient récompenser, un ABOUTISSEMENT en quelques sortes !

    Le 6e dan est un « HAUT GRADE » ; mais avant de penser au prestige (un terme très subjectif, que la réalité du tapis et du randori  « balaye » bien vite …) il a fallu penser JUDO, et c’est cette partie que je me propose maintenant de vous présenter en 10 étapes :

    1/ le 5e dan : un tremplin

    Nous avons mis 1 an et demi pour passer les différents UV de l’ancienne formule qui était particulièrement lourde au regard de l’examen d’aujourd’hui (qui lui est très proche dans sa forme de celui du 6e dan) ; un tremplin car déjà les prémices du programme du 6e dan étaient en place, avec pour ma part une étude des balayages debout, un renversement privilégié entre les jambes au sol et un programme varié en ju jitsu : mais aussi des avis, des encouragements, et déjà une façon de travailler en faisant appel à des judokas confirmés ou spécialistes, en allant à la rencontre des autres …Ne pas rester dans son club : c’est réducteur et on passe à côté de ces échanges riches tant du point de vue de l’apport technique que du vécu !

    2/ les stages : échange et déshinibition

    Il faut compter une dizaine d’années entre le 5e et le 6e dan, un laps de temps imposé par le règlement, et qui me paraît utile et nécessaire pour mûrir ce que l’on a proposé au passage de grade précédent ; le temps aussi pour apprendre le Koshiki no kata, un exercice dont la complexité apparaît au gré des stages et de la pratique tant il est précis et millimétré dans sa gestuelle, la gestion du temps et de l’espace. J’ai effectué 4 stages nationaux (5 au total en comptant le 1er en juillet 2008 mais encore très loin de la préparation du 6e dan) , dont un 1er mémorable au CROZON avec maître AWAZU pour une grande leçon d’humilité … et de convivialité !          Moi qui appréhendais ce genre de stage (j’avais une image tronquée, basée sur le côté soumis, l’obligation de se montrer, voire de courtiser etc.) j’ai découvert un travail de groupe, des profs d’horizons différents, des intervenants prestigieux (P VIAL, S FEIST) très disponibles et passionnés comme moi, et puis : on s’est marrés !… Bien loin de l’image plutôt négative teintée de flagornerie.

    Pour revenir sur la complexité de ce kata, je me suis senti débutant à chacun des 3 premiers, c’est seulement au dernier (Boulouris cet été) que j’ai compris que j’étais presque prêt : mais nous avions travaillé avec Yves ELIOT depuis 6 mois  …

    Ces stages sont aussi un excellent moyen de prendre confiance : les judokas croisés  n’étaient pas meilleurs que moi, pas plus âgés non plus (j’imaginais le 6e dan comme un examen pour « anciens », en fait la moyenne d’âge des candidats est autour de 53 ans et nous étions 29 candidats de – de 50 ans (sur 58) et peu d’entre eux sont encore actifs comme je le suis (voir plus haut) : le 6e dan n’est pas réservé à des super judokas bardés de titres et de réseaux, c’est un grade, qui suit les précédents, et qui nécessite une longue et sérieuse préparation, et c’est du JUDO !

    3/ le curriculum : la reconnaissance d’un parcours professionnel

    C’est souvent cet aspect qui rebute certains judokas 5e dan de se présenter ; pour ma part, j’ai été « contraint » de refaire de l’arbitrage, ce qui a bien fait rigoler mes évaluateurs lors de l’examen régional (V. DEPETRA et N. OLIVIER) qui m’ont malicieusement posé la question rituelle : « mais pourquoi cette envie tardive de passer le F2 …»

    J’ai de fait redécouvert le fait de vivre le judo autrement, de communiquer avec les arbitres, et ceci au niveau REGIONAL (et pas seulement départemental) et ce qui était une « obligation de service » a été une belle expérience, que je compte bien poursuivre d’ailleurs !

    Pour le reste, mon investissement au sein de la commission sportive et de l’ école régionale depuis 15 ans n’avait pas été guidé par la quête du 6e dan ; que cela ait contribué à renforcer mon dossier me paraît légitime, et une juste reconnaissance de ces fonctions importantes  pour la bonne marche de notre sport.

    4/ le japon : retour aux sources

    J’avais imaginé faire ce voyage après le 6e dan, une sorte de récompense … Et puis l’opportunité s’est présentée, et je ne regrette pas du tout ; c’est un plus dans le dossier de candidature, mais cela a surtout été l’occasion de me conforter dans ma passion, de picorer quelques éléments techniques supplémentaires, de vivre là encore une aventure humaine inoubliable …et bien sûr d’aller à la source du Judo !

    5/ le choix des Uke, une passion commune LE JUDO !

    Il est fondamental : il faut de bons judokas, actifs (pas des mannequins) et qui feront partie intégrante de la prestation car ils devront agir et réagir de façon à rendre les actions de TORI crédibles !

    Il faut prévoir faire des kilomètres, mais cela vaut mieux parfois que de s’enfermer dans son dojo … Les témoignages de judokas ayant échoué par le passé sont éloquents sur ces  jeunes « Uke » qui chutent sans sourciller mais n’ont pas l’expérience requise pour obtenir un véritable « échange » avec le candidat : mieux vaut se tourner vers un « trentenaire », qui chutera certainement moins spontanément mais avec lequel le judo sera plus naturel !

    L’autre point fondamental me paraît la complicité nécessaire et indispensable pour assumer cette année et demi de préparation : mais arrivé à ce grade, les candidats savent cela pour l’avoir déjà éprouvé !

    Le « Koshiki no kata » : c’est quasiment un pré-requis, c’est lui qui donne le ton de la prestation. J’ai eu la chance de pouvoir compter sur YVES ELIOT qui remplissait ce rôle pour la 5e fois et autant de succès ; nous nous sommes accordés dès la 1ère séance, alors que nous n’avions jamais pratiqué ensemble (mais nous nous connaissons et nous apprécions depuis plus de 25 ans …) ; il faut un UKE dont la morphologie est voisine de TORI, en taille et en corpulence, de façon à pouvoir au maximum retranscrire les actions et réactions de ce kata ; les chutes ne sont pas « difficiles » (mais là encore, j’ai un respect total pour mon Uke car il y en a 21 à effectuer) mais l’attitude requise nécessite un Uke à la fois « martial » et « élégant »…

    A noter que j’ai également pu travailler avec Francis RIVAS, un partenaire pour le compte plus petit que moi, mais cela nous a permis de répéter et parfois d’identifier des soucis, et pour le coup j’ai dû accentuer les positions JIGOTAI …

    Le « Debout/Sol » : Attention aux partenaires trop jeunes (sauf peut être pour les candidats « légers ») qui sauront moins bien réagir, privilégier un partenaire de poids comparable (un 100 kg qui fait UCHI MATA sur un 60 kg n’est pas crédible) et d’expérience ; là encore j’ai pu compter sur d’excellents  UKE : Wilfried BUNEL (2e dan, avec lequel nous avons travaillé le debout et le sol durant 6 mois, mais qui s’est hélas blessé en mars, le point noir de cette préparation car c’était avec moi) THIERRY CRESTOT (4e dan) qui a accepté de reprendre le flambeau (environs 2500 chutes en 8 mois…) et XAVIER LANGIN (4e dan) avec lequel j’ai forgé la prestation au sol.

    Le « Ju Jitsu » :

    Comme bon nombre de candidats, je suis exclusivement judoka et je n’enseigne pas le ju jitsu ; c’est la partie que j’ai abordé en dernier, et paradoxalement (comme lors du 5e dan) j’ai pris beaucoup de plaisir à remettre en forme un programme dont le maître mot était le rythme et le contrôle des atémis comme des projections (à noter que l’on ne doit plus appliquer d’atemi sur un adversaire au sol) ; Thierry CRESTOT qui est au moins aussi expert en la matière que moi a là encore été parfait !

    6/ l’ordre de la prestation : libre mais …

    Il est libre, mais je conseille de débuter par le Koshiki No Kata : personnellement, j’ai misé sur une prestation dynamique et mobile, tout le contraire de ce kata plutôt lent et figé.

    Commencer par le kata donne le ton à la prestation : précision, attitude, « échauffement cardiaque » : ce kata n’est pas trop exigeant pour TORI physiquement, et nécessite beaucoup de calme et de concentration.

    La difficulté est de bien rester dans son kata, de ne pas penser à la suite de la prestation dont le rythme n’aura rien à voir.

    Ensuite j’ai enchaîné par le travail debout : les premières « mesures » sont fondamentales, car le jury voit « la forme de corps » et il faut capter son intérêt, tout se joue là dès le début. Sur une prestation qui compte au final plus de 100 projections, on peut se tromper une fois ou deux, mais les premières doivent être impeccables !

    Autre priorité, la gestion de son UKE : il faut le projeter bien sûr, mais ne pas le massacrer (ce que l’on a encore vu dimanche à l’INJ et qui est sanctionné à coup sûr, et c’est heureux !) et bien sûr ne pas le(se) blesser, ce qui est la hantise durant toute le préparation et augmente bien sûr à l’approche de l’examen.

    7/ l’inscription : à visage découvert !

    Au printemps il faut candidater auprès de la ligue avec un dossier à présenter et à faire valider par une commission régionale qui ensuite transmet à la fédération qui valide ou non : une première étape « officielle » qui rend publique la préparation, un petit stress supplémentaire … Car contrairement aux autres grades, le « milieu » est au courant et suit la préparation, et là encore à mesure que l’examen approche, les questions et témoignages augmentent, une pression qu’il faut gérer (à la fois la peur de l’échec, du « qu’en dira-t-on » même si la critique est facile, mais aussi la crainte de décevoir l’entourage qui a subi la préparation) …

    La plus grande angoisse restant sa propre déception en cas d’échec et la façon de la digérer : aujourd’hui je n’imagine même pas dans quel état j’aurai été si cela m’était arrivé, et j’ai beaucoup de respect pour ceux à qui cela est arrivé et qui ont su rebondir et repartir au combat ! Je ne sais pas si j’aurai eu cette force après avoir TOUT investi durant 14 mois dans la préparation : car c’est bien un travail à plein temps, une préoccupation quotidienne, y compris des nuits à somatiser (ma femme a pris quelques balayages nocturnes qui méritaient « SHIDO » …)

    Je crois que seul ceux qui sont passés par là peuvent comprendre combien c’est prenant car c’est le 6e dan, le plus haut examen que l’on peut passer en JUDO, le dernier aussi, la reconnaissance de son niveau de judo et d’un  rayonnement régional.

    8/ les consultants : se faire corriger

    Une habitude déjà prise lors du 5e dan qui me paraît nécessaire sans pour autant en faire de trop :

    -                                                    Le faire permet de modifier les postures, de faire le tri dans ce qui est utile, de parler du rythme, de voir ce que la vidéo ne nous montre pas … Cela permet aussi de se rassurer quand le consultant est membre du jury et connait les exigences.

    -                                                    Le faire peut à l’inverse nous détourner de notre propre programme, de notre conception du judo : je ne l’ai quasiment pas fait pour les « balayages »  car je savais que j’étais dans le vrai mais que ma façon de le faire est très personnelle …

    * Pour le Koshikinokata, je me suis appuyé sur les stages nationaux, le dernier à BOULOURIS étant idéalement placé (à 3 mois de l’examen) puis sur les examens blancs décrits ci-dessous.

    * Pour le travail debout, j’ai consulté les CTR sur le Kumikata (SEBASTIEN MANSOIS, STEPHANE SERINET, ainsi que OLIVIER MELICINE) et l’ai montré à PATRICK VIAL ainsi qu’à JACQUES LEBERRE durant le stage de BOULOURIS : une expérience très forte et formatrice ! 

     A ce sujet je recommande vivement d’aller à ce dernier stage en compagnie de son UKE pour le DEBOUT/SOL, j’ai eu cette chance puisque Thierry participait également au stage.

    * Pour le Sol, j’ai pu bénéficier des conseils d’YVAIN DELANNOY et de MR ANDRE BOUTIN durant la dernière ligne droite, des conseils déterminants en terme de placement et de rythme de la prestation ou la difficulté était de laisser le partenaire réagir pour montrer l’évolution de la prestation. Autre point très important : l’orientation des techniques par rapport au jury et la nécessité de varier les positions de départ pour là encore capter l’intérêt (ne pas faire un catalogue de positions figées)

    * Pour le Ju Jitsu, je suis allé consulter CYRILLE KULEZYNSKI professeur du département, et FRANCK LEROSEY responsable régional pour corriger les attitudes.

    J’ai mis ensuite en place 3 examens blancs :

    Le principal enseignement de ces temps forts : rester concentré même en cas d’erreur … Sur les 110 techniques, il y a forcément un ou deux ratés, l’important est de ne pas se désunir, c’est là aussi que l’on commence à se sentir prêt !

    * Le 1er en Août avec mes seuls partenaires :

    Une première expérience qui a mis en évidence la difficulté d’enchaîner le Kata (lent, précis, figé) et la suite de la prestation (rythmée, physiquement éprouvante, longue à mémoriser (au total 110 techniques) ; difficulté de rester concentré sur le kata en sachant que derrière il faudra « envoyer » ; difficulté aussi en fin de prestation de réaliser le ju jitsu, la partie la moins travaillée, la moins mémorisée, et la moins contrôlée alors que la fatigue est bien présente !

    Il faut compter 3 mois de travail en enchaînant les 4 parties ; il faut également beaucoup travailler SEUL, en Tendoku reshu, pour tout mémoriser, (personnellement je le faisais chaque jour à 8h15 dans mon gymnase durant le dernier mois, à l’heure précise prévue pour l’examen).

    * Le 2e en Septembre à Houlgate devant Mrs BOUTIN, LAINE et VERDIER :

    Une épreuve douloureuse car j’ai été mauvais, pris par le stress (passer devant des hauts gradés de la ligue, présence également des jurys régionaux et des responsables du judo normand dans le dojo) : du coup j’ai fait une prestation CRISPEE (ce qui ne pardonne pas sur les balayages) et en prime failli blesser mon partenaire durant le Kata … Un scénario catastrophe salvateur car il m’a remis en selle (conseils encourageants malgré tout des jurés)  et je me suis ensuite aperçu en échangeant que bon nombre de 6e dan étaient passés par ce genre de mésaventure avant leur propre passage …

    Epreuve douloureuse aussi car je suis reparti avec une blessure sournoise au fascia lata, (une douleur au genou et à la hanche qui venait sans prévenir et me faisait boîter, mais ne m’empêchait pas de m’entraîner, et qui m’a empoisonné durant un mois et demi) …

    Autre leçon de cette préparation : mieux vaut connaître un bon Ostéopathe  !

    * Le 3e à Rugles 3 semaines avant l’examen de nouveau devant Mr BOUTIN

    Le scénario inverse cette fois : une prestation très réussie, trop presque car je me suis « emballé » et ai bouclé le programme en 27’ oubliant quelques peu les conseils de « lenteur » au sol pour laisser le temps au Uke de réagir … Là encore une bonne expérience, même si se sentir prêt 3 semaines avant l’examen n’a pas été facile à gérer (c’est un peu comme lorsqu’on est au poids une semaine avant la compétition, on a tendance à se relâcher) … Les 3 dernières semaines ont tout de même été plus faciles à gérer que le mois de septembre, avec cette seule angoisse de ne pas se blesser et qu’il en soit de même pour mes Uke !

    9/ le Book : Se faire plaisir, mais ne pas donner non plus de « bâtons  pour se faire taper »

     Il y a un juste milieu à trouver de façon à capter l’intérêt, donner envie au jury de lire la suite : les recettes sont connues, il faut éviter le dictionnaire indigeste, la surabondance de photos (ce qui était mon cas dans la première mouture) et faire attention aux fautes d’orthographe et aux majuscules dans les termes japonais (qui ne s’accordent pas au pluriel : des JUDOKA) ; là encore, il n’est pas inutile de consulter les autres, judokas ou non, qui auront un regard plus neutre que le sien.

    Il est indispensable de détailler au maximum sa prestation, de décrire le cheminement qui nous a conduit à la construire, de savoir l’expliquer. Pour les photos, j’ai utilisé des captures d’écran à partir de vidéos que j’ai ensuite associées (logiciel de retouche tout simple, Photofiltre) : c’est bien plus efficace et précis que les photos traditionnelles.

    Personnellement, j’ai passé 2 mois sur ce Mémoire, un travail colossal alors que je ne m’y attendais pas du tout (en général j’aime bien ce genre de travail) ; la difficulté était que chaque fois que je rentrais de l’entraînement j’éprouvais le besoin de relire, modifier, compléter … Quel soulagement le jour ou je l’ai envoyé à la fédération, un mois et demi avant l’examen !

    Quel labeur aussi pour imprimer les 7 exemplaires et les relier …

     Ce mémoire est à disposition de tous sur le site de mon club (rubrique « blog ») à l’adresse suivante : « lieureyjudo27.e-monsite.com »

    10/ l’examen :

    Mon « Leitmotiv » durant les derniers jours : ne pas avoir de regret, se concentrer sur son judo, ne surtout pas penser au reste (personnes présentes, incidence du résultat) :  

    Je savais que l’on avait fait ce qu’il fallait en amont, que nous étions bien préparés, que les Uke étaient bons, le programme cohérent et du niveau requis, que le mémoire était à la hauteur, et que j’étais capable d’y arriver, il fallait juste être bon le jour J …

    Nous sommes arrivés le samedi vers 17h, l’examen ayant lieu le dimanche matin à 8h15 avec un contrôle des passeports à 7h45 ; l’occasion de découvrir le Jury (JACQUES LEBERRE est le président du Jury, une pression POSITIVE dans la mesure ou c’est la référence nationale concernant « les Balayages » : pour avoir souvent étudié le DVD de la fédération, je connais ses exigences et je sais depuis cet été ce qu’il attend – les bases, un gros travail de déséquilibre, un placement juste du pied  - )

    Nous découvrons aussi la disposition des lieux, ce qui est très important pour le kata qui nécessite un positionnement très précis dans l’espace .. Ne pas s’attarder pour regarder les autres, çà ne sert à rien, c’est demain qu’il faudra faire Judo !

    Soirée très sympa et étonnamment détendue en famille et avec les Uke : un sentiment de sérénité teinté d’excitation, « l’envie de leur montrer » le fruit de notre travail domine !

    Le Dimanche matin : tout s’enchaîne assez vite, sans précipitation non plus, j’ai déjà visualisé le timing tellement de fois … Lever, petit déjeûner, footing, échauffement spécifique avec chacun des 3 Uke, contrôle puis concentration … Je n’avais pas prévu la barre dans le dos sur une chute à 7h57 … Gros stress mais je garde pour moi, on verra bien … Et puis c’est l’appel, direction la grande salle … Nouvelle émotion en croisant les regards des proches dans les tribunes mais reconcentration immédiate : comme aime à le répéter Yves, « c’est la guerre », la super compétition que j’attends depuis 10 ans, je monte sur le tatami presqu’avec soulagement … ENFIN !

    La suite se déroule comme dans un rêve, celui que j’ai si souvent fait :

    -                                                    Le Koshikinokata est précis, un peu rapide (6’28 au lieu des 6’50 habituelles), je réussis même cette maudite 12e technique si redoutée (chute sur le Coccyx, pas l’idéal avec une hernie discale L5/S1) ; la douleur au dos a disparu comme par enchantement !

    -                                                    30’’ de concentration et j’entre dans l’arêne pour la partie déterminante de la prestation, les Balayages, en sachant que tout se joue ou presque sur les 6 formes fondamentales du début … Le rêve se poursuit, tout s’enchaîne sans faute ou presque, le cœur s’emballe un peu avec le stress, mais je gère, une petite faute mais qui ne me déconcentre pas du tout tant je suis DEDANS ! Même un peu trop, je rends ma copie en 7’30 au lieu des 9’ prévues … ce n’est pas grave et je ne m’en rends pas compte d’ailleurs.

    -                                                    J’enchaîne quasiment sans répit avec le programme au sol, juste le temps de m’éponger (je ne bois pas, certains Jury n’aiment pas …et puis je n’en ai pas besoin) ; je pense aux conseils, temporiser, laisser le partenaire agir et réagir, et là encore aucune faute, aucune hésitation, les placements sont respectés et s’enchaînent naturellement.

    -                                                    Je marque un petit temps d’arrêt avant le Ju Jitsu, histoire de bien me reconcentrer sur les premières techniques, mon but est de remettre du rythme, de montrer au jury que j’ai « la caisse », mais toute erreur de mémorisation ne pardonne pas du coup … Et là encore, rien à redire, le rythme va crescendo, et nous terminons en trombe !

    Au final, ma prestation aura duré 28’ sur les 30’ prévues, rien de grave, (le problème aurait été de déborder de plus de 5’ par exemple) ; je suis satisfait, je sais qu’on a été bons et je suis assez confiant pour le verdict ; l’entretien qui suit (environs 10’) me confirme cette bonne impression avec des questions sur mon ressenti durant ces 30’ et sur ma façon d’enseigner les balayages.

    Le jury délibère très vite et nous appelle aussitôt, Mr LEBERRE m’annonce que je suis « reçu avec brio », j’apprendrai ensuite que j’ai obtenu 4 avis « excellent » et un avis « bon », soit la mention très bien, ce qui faisait aussi partie du rêve …

    Il fallait bien 6 pages pour vous livrer mon ressenti sur cette passionnante expérience, en espérant que ces quelques lignes donneront envie à bon nombre de judokas de se lancer dans l’aventure, ou tout du moins de pratiquer toujours plus notre sport préféré … maintenant, place au RANDORI !

     

    « Mon calendrier de l’avent » :

     

    Avril 2011, Novembre 2011 : 2 stages nationaux consacrés à l’étude du Koshikinokata

     

    Septembre 2012 : début des entraînements debout /sol (2 fois par semaine)

     

    Novembre 2012 : 3e stage national consacré à la préparation du 6e dan

     

    Janvier 2013 : 3e entraînement hebdomadaire consacré au Koshikinokata (Y. Eliot)

     

    Mars 2013 : blessure de mon partenaire, poursuite avec T. Crestot

     

    Juin 2013 : programmes debout/sol/ju jitsu prêts sur le papier …

     

    Juillet 2013 : stage national de Boulouris et « correction » par les hauts gradés

     

    Août/septembre 2013 : rédaction du mémoire

     

    Septembre à Novembre 2013 : examens blancs, préparation physique, 5 entraînements/semaine

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  • balayage chpts de normandie corpos 2012

     Entraînement hebdomadaire avec Wilfried !

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